Aujourd’hui, le Bureau d’Études, de Recherches et de Consulting International (BERCI) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York publient leur premier sondage depuis la publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle prévue pour le 23 décembre 2018. Le rapport entier peut être trouvé ici.
Les résultats les plus importants sont les suivants:
- Une stagnation de la cote de confiance de la Commission Électorale Nationale et Indépendante (CENI) et une érosion de la cote de popularité du président de la CENI, Corneille Nangaa. Comme lors de nos précédents sondages, la grande majorité des répondants (64%) ne fait pas confiance à la CENI pour organiser des élections libres et transparentes. La cote de mauvaise opinion du président Corneille Nangaa a quasi doublé en deux ans, en passant de 38% à mi- 2016 à 74% en octobre 2018.
- La publication par la CENI de la liste officielle des 21 candidats retenus pour les élections présidentielles le 19 septembre 2018 a bouleversé la scène politique congolaise. Avec l’invalidation des candidatures de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, c’est Felix Tshisekedi qui arrive en tête des intentions de vote avec 36%, suivi de Vital Kamerhe (17%), d’Emmanuel Ramazani Shadary (16%), de Martin Fayulu (8%), et de Freddy Matungulu (5%).
- Une large majorité des personnes interrogées désapprouve l’invalidation de Jean-Pierre Bemba (76%) et d’Adolphe Muzito (71%) et l’exclusion de Moise Katumbi (82%). Mais les répondants semblent divisés sur l’exclusion du patriarche Gizenga (44% d’approbation contre 48% de désapprobation).
- L’Union pour la Démocratie et Progrès Social (UDPS) de Félix Tshisekedi se renforce au niveau national et reste en tête de liste avec 26% des intentions de votes pour les législatives : une progression de 6% par rapport à juillet dernier. L’UNC arrive en deuxième position avec 13%, suivi du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) avec 10%, du MLC avec 8%, de l’ECiDé avec 5% et du Palu avec 3%. Le MLC perd près de 10% des intentions de vote en trois mois. Un sondage national est, toutefois, un moyen imparfait d’estimer les intentions de votes.
- L’exclusion de Katumbi et l’invalidation de la candidature de Bemba, permettent à Félix Tshisekedi de remporter la mise dans l’ancienne province l’Equateur et au Katanga. Tshisekedi enregistre 29% des intentions de vote pour la présidentielle (contre 62% pour Bemba en juillet dernier) à l’Equateur et 48% dans l’ancienne province du Katanga. Martin Fayulu quant à lui émerge comme le candidat favori dans l’ancienne province du Bandundu avec 30% d’intentions de vote (contre 22% pour Muzito en juillet dernier).
- A l’Est du pays, Vital Kamerhe enregistre 55% des intentions de vote et progresse de 22 % au Sud Kivu par rapport à juillet et prend aussi la tête de la province du Nord Kivu avec 53%. Une place occupée par Katumbi en juillet dernier. Il supplante également Kabila dans la province Orientale avec 22% des intentions de vote.
- Comme en juillet dernier, 70% des répondants seraient favorables à une candidature unique de l’opposition pour l’élection présidentielle, une progression de 13%. Félix Tshisekedi (44%) ou Vital Kamerhe (22%) sont plébiscités pour ce poste.
- Peu de soutien pour le dauphin de Kabila. Cinquante-sept pour cent des personnes interrogées n’approuvent pas la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary comme dauphin.
Ce sondage est la cinquième enquête d’opinion menée conjointement par le Bureau d’Études, de Recherches, et de Consulting International (BERCI) et le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York. Il a été réalisé du 29 septembre au 15 octobre 2018, auprès de 1179 personnes âgées de 18 ans et plus, réparties dans les 26 provinces du pays. La marge d’erreur pour tous les sondages était de +/- 3 pour cent.